PRATIQUES
- urbain - 1.6.1. Annexe 6
Module de formation sur la petite enfance (Antananarivo)
VI. LES TROUBLES CHEZ L'ENFANT
|
préparé par Alexandra
Lesaffre
Mise en ligne 22.11.2002
VOIR Document de formation de 2011 : Les étapes du développement de l'enfant: de la conception à ... Anne Carpentier Gestalt-thérapeute, 2011
Introduction
1. LES ACCES DE COLERE / L'AGRESSIVITE
2. L'HYPERACTIVITE (peu fréquente à Tana)
3. LA TIMIDITE
4. LES TROUBLES DE L'ALIMENTATION
5. LES TROUBLES DU SOMMEIL
6. LES TROUBLES DU CONTROLE SPHINCTERIEN.
7. REGRESSIONS PSYCHOMOYRICES CHEZ L'ENFANT
AVIS
IMPORTANT
Les
fiches et récits d'expériences "Pratiques"
sont diffusés dans le cadre du réseau d'échanges
d'idées et de méthodes entre les ONG signataires de
la "charte
Inter Aide".
Il est important de souligner que ces fiches ne sont pas normatives
et ne prétendent en aucun cas "dire ce qu'il faudrait
faire"; elles se contentent de présenter des expériences
qui ont donné des résultats intéressants dans
le contexte où elles ont été menées.
Ces fiches sont mises en ligne en accès libre pour le bénéfice commun. Pour autant, les méthodologies et outils présentés appartiennent aux ONG qui les ont conçus et les utilisent.
Ainsi, les auteurs espèrent que ces fiches puissent servir à d'autres opérateurs de terrain: c'est pourquoi elles peuvent être utilisées et réproduites à la condition expresse
que les informations qu'elles contiennent, le nom des auteurs et des ONG opératrices soient données
intégralement y compris cet avis, et avec l'accord préalable de Pratiques. |
Modules
de formation : sommaire
module de formation : fiche précédente
Annexe
: fiche d'observation et de suivi de la relation mère / enfant
lors des ateliers d'éveil
retour au sommaire santé/social Retour au sommaire Urbain
Introduction  |
Nous allons voir les comportements naturels chez l'enfant
et les comportements pathologiques (les troubles). La différence
entre les deux n'est pas toujours facile à faire. Un comportement
pathologique c'est quand un comportement naturel se répète,
est exagéré et dure.
Par exemple : un enfant de 2 ans qui fait pipi au lit c'est un
comportement naturel pour un enfant à cet âge là.
Un enfant de 9 ans qui fait pipi au lit ce n'est plus un comportement
naturel, c'est pathologique.
Eczéma, pipi au lit, refus de manger, mauvaises notes, violence
ou grande tristesse, agressivité excessive ou passivité
extrême, dépendance excessive à la mère ou
jalousie excessive, incapacité à se concentrer ou opposition
systématique, refus de jouer, sont des troubles. Les troubles sont
des signes qui montrent que l'enfant ne va pas bien. Ces troubles ont
une raison. Et ce sont des messages d'appel.
Ces comportements excessifs montrent que l'enfant vit quelque chose
qu'il n'arrive pas à gérer. Les émotions sont
bloquées et un besoin est caché. Le cerveau de l'enfant
est immature et l'enfant n'arrive pas encore à gérer ses
émotions. C'est pour ça qu'il a besoin de l'adulte pour
les comprendre.
Par exemple : Un enfant qui ne veut pas aller à l'école
et qui pleure avant d'y aller. En fait, à l'école il se
fait humilier par son professeur. Il a peur d'y aller. Si sa maman ne
veut pas écouter ce qui se passe pour l'enfant et qu'elle le punit,
se fâche, l'enfant ira à l'école mais il n'aura pas
appris à gérer sa peur d'être humilié
Plus tard, il risque d'être timide, ne plus avoir confiance en lui.
Et ce comportement peut se répéter et devenir un réel
trouble, un réel problème à l'âge adulte. L'enfant
ne dira pas : " J'ai peur d'aller à l'école car mon
professeur m'humilie". C'est à l'adulte de l'aider à
comprendre ce qui se passe pour aider l'enfant à trouver une solution
(gérer ce qu'il ressent et trouver ses forces en lui pour y faire
face, retrouver confiance en lui, le changer d'école
.).
Les enfants nous disent ce dont ils ont besoin. Mais il faut que nous
sachions les écouter et décoder leur langage. Derrière
ce que les adultes nomment caprices, derrière un comportement bizarre,
déplacé, excessif, cherchons ce que vit l'enfant, son émotion,
son besoin. L'enfant nous dit quelque chose. L'écoute l'aidera
à changer son comportement.
Exemple : " je ne veux pas aller à l'école,
j'ai mal au ventre".
Se poser la question : "que dit-il ?"
Faites-le en équipe. Il y a plus d'idées dans plusieurs
têtes.
Si l'enfant vit un malaise, il l'exprime par son comportement, si
l'adulte est là pour l'aider à l'exprimer, à le comprendre,
l'enfant va gérer son comportement.
Si l'adulte ne l'écoute pas, ce malaise va soit s'exprimer à
nouveau dans son comportement qui va se répéter, s'exagérer
et devenir un véritable trouble ou alors s'enfouir en lui pour
ressortir à l'âge adulte.
Ces émotions non exprimées peuvent rester enfouies des
années et ressortir à l'âge adulte (incapacité
à vivre des relations heureuses, conflits, maladies comportements
violents, dépendances relationnelles, alcoolisme, drogue
)
Ces conduites prennent racines dans l'enfance. Ils sont le résultat
de blessures relationnelles, de manque, et d'échec de communication.
1. LES ACCES DE COLERE / L'AGRESSIVITE
 |
Qu'est ce que la colère ?
La colère est une émotion normale et saine. La colère
sert à construire son identité. Elle permet de défendre
son territoire, son corps, ses idées, ses valeurs
Elle donne
la force de s'affirmer, de dire "non", de se sentir soi. Elle
permet de réagir face à une invasion, une injustice.
Pourquoi se met-on en colère ?
- La colère arrive quand un besoin ou un désir à
l'intérieur de soi se confronte avec une réalité
extérieure. Mon désir est différent de la réalité
extérieure (interdit des difficultés du développement
intellectuel, agressivité d'impuissance à parler).
L'enfant vit des frustrations. Et une manière de commencer le
processus d'acceptation de la réalité est la colère.
Quand je suis en colère c'est que je commence à comprendre
que la réalité extérieure n'est pas la même
que ma réalité intérieure. Petit à petit
viendra l'acceptation de la frustration.
Quand l'enfant est fatigué, il se met rapidement en colère
car il n'a alors plus la capacité à gérer la frustration.
Il ressent en lui un vague mal être. Il saisit la première
raison venue. Il veut un bonbon, il n'aime pas le repas
Il cherche
à évacuer son énergie.
- Bien souvent, il y a de la tristesse derrière la colère.
L'enfant dira : "Tu es méchante" et non "je suis
triste que tu ne me donnes pas ce jouet". Pour ne pas sentir que
j'ai mal, je préfère sortir toute ma rage sur l'autre.
La colère est une émotion qui sert à gérer
la frustration. Elle permet de la vivre de la sentir en soi et de la traverser.
Il y a des colères saines, non violentes, structurantes et
des colères excessives, violentes et destructrices. Les premières
sont à écouter et les secondes à décoder.
Comment peut on réagir quand l'enfant fait une colère
?
- Il faut que cette agressivité puisse s'exprimer. Exprimer
sa colère est important pour sentir sa puissance, se faire respecter,
faire face à la frustration (sans être détruit par
la souffrance du manque), et rétablir l'harmonie dans les relations.
La colère est affirmation de soi face à l'autre, précision
des limites à ne pas dépasser. Quelqu'un qui ne sait pas
exprimer sa colère peut se sentir victime et impuissant dans
la vie.
Le cerveau de l'enfant est encore immature et l'enfant n'est pas encore
capable de maîtriser ses émotions. L'enfant est donc prisonnier
de son émotion sans possibilité de relativiser les choses.
C'est donc à l'adulte de l'aider à comprendre ce qu'il
ressent et à verbaliser : "c'est parce que tu n'as pas pu
lui dire ce que tu voulais que tu l'a poussé", "il
voulait entrer en communication avec toi et tu n'as pas su lui répondre",
"il voulait te prendre ton jouet car ce que tu as l'intéresse"
.
Bien souvent, l'agressivité que l'on peut observer entre enfants
est juste une manière d'entrer en relation. L'enfant n'a pas
conscience qu'il fait mal. C'est de l'exploration (cela commence vers
1 an).
Quand l'enfant est capable de nommer sa colère, il va penser
sa colère. Il ne sera plus démuni face à son émotion
intérieur intérieure car il aura la capacité d'organiser
son vécu, de prendre du recul et plus tard de maîtriser
sa colère. Il sera capable de mettre des mots sur ce qu'il vit
et de l'exprimer verbalement.
Quand l'enfant est en colère :
- Accueillir l'émotion de l'enfant. La laisser s'exprimer (coussins)
- Pour un petit le contenir, maintenir le contact. Le prendre dans
ses bras.
Et mettre des mots sur la colère du bébé. Le bébé
comprend beaucoup plus de choses qu'on le pense.
- Formuler en mot éventuellement : "Je comprends que tu
sois en colère
. C'est dur d'accepter ça. Tu étais
furieux parce que tu voulais venir avec moi
", "tu as
le droit d'être en colère, de te fâcher quand ton
frère te prend ton jouet", "quand tu jettes des cailloux,
je me dis que tu es triste de quelque chose", "qu'est ce qui
te rend en colère ?"
..
Qu'est ce qui se passe si les parents tapent l'enfant quand il
est en colère ?
Si l'enfant reçoit une raclée quand il est en colère,
il va associer la raclée à l'idée que quand il est
en colère, il peut être détruit. Il va donc penser
que l'expression de sa colère est dangereuse. Il ne l'exprimera
plus. Au plus, il enferme sa colère à l'intérieur
de lui, au plus, il pourra être violent ou être timide.
La violence est le résultat du non-dit de la colère. J'ai
peur que mon malaise me détruise alors, je jette mon malaise sur
l'autre. La violence est le résultat d'une accumulation de sentiment
d'impuissance et aussi de peur.
La colère est constructive tandis que la violence est
destructrice. La colère est au service de la protection de
la vie (défendre mon territoire, mes idées). Ma colère
parle de moi et de mes besoins. La violence parle sur l'autre et cherche
à blesser et à détruire l'autre. "Je ressens
un besoin. Je l'exprime et je n'obtiens pas satisfaction. Il me manque
quelque chose. Je suis mal. Je ne veux pas voir que j'ai mal alors je
fais mal à l'autre".
La colère (cris, agitation, agressivité, trépignements,
)
est banale chez l'enfant avant 5 ou 6 ans. L'expression de l'agressivité
est normale chez l'enfant jusqu'à un certain point. Elle ne doit
pas désorganiser de manière excessive l'enfant. Après
5 ou 6 ans, elles ne sont pas considérées comme normales.
D'après vous, d'où peut provenir l'agressivité
excessive ( pathologique) de l'enfant?
Causes :
- De l'autorité excessive du milieu familial. Un des besoins
fondamentaux de l'être humain est l'expression de soi. Si l'enfant
ne peut pas s'exprimer dans son milieu, il vivra beaucoup de tensions,
de frustrations, il aura donc des décharges d'agressivité.
Et souvent l'expression de son agressivité se fera vers un plus
faible que lui. Il aura alors à ce moment là l'impression
de pouvoir exister et s'exprimer.
- Un abandon de la part d'un parent, des carences affectives. Par exemple,
Rakoto dont le papa est parti fait des grosses colères et est
très agressif. Dans sa tête il s'est dit : "papa est
parti = il ne m'aime pas parce que je suis un méchant enfant"
donc il se comporte comme un enfant méchant.
On ne m'aime pas. Je suis en colère car le besoin en moi d'être
aimé et reconnu n'est pas satisfait.
- De la violence domestique. L'enfant va s'identifier aux adultes qui
l'entourent et surtout aux parents, si les parents sont agressifs, s'ils
frappent l'enfant, l'enfant fera la même chose. Pour lui, il assimile
le fait de frapper à l'amour : "quand on aime, on frappe".
L'enfant n'a appris que ce mode de fonctionnement, il ne peut donc se
comporter différemment.
- (Des abus sexuels. L'enfant se placera automatiquement sur un mode
défensif face à l'entourage et à l'environnement.
L'enfant abusé vit dans la peur de l'autre, la peur que l'autre
l'agresse
Il va donc agresser en premier.)
- Des parents qui s'occupent peu de leur enfant
.L'enfant ne se
sent pas aimé. En plus ses parents ne s'occupent de lui que pour
le punir, quand il fait une bêtise. Alors l'enfant pour avoir
l'attention de ses parents va être méchant, agressif et
faire des bêtises. Il cherche à être puni car au
moins on s'occupe de lui.
- Peut provenir d'un milieu familial trop laxiste ou des parents qui
donnent des limites inconstantes (qui changent tout le temps). Les parents
n'ont jamais posé de limites à l'enfant ou des limites
qui changent tout le temps, l'enfant ne peut pas se structurer. L'enfant
est incapable de renoncer à ses satisfactions immédiates,
à ce qu'il désire, il ne sait pas gérer la frustration.
Dès que quelque chose ou quelqu'un le contrarie, il va répondre
par la colère ou l'agressivité.
- L'agressivité peut également être le signe d'un
sentiment d'infériorité de la part de l'enfant (par exemple
au niveau intellectuel). L'enfant cherche une réparation, une
revanche sur son sentiment d'infériorité. Il va chercher
à dominer l'autre, à être supérieur à
l'autre par son agressivité voir sa force physique.
Interventions
- Ecouter l'agressivité de l'enfant.
- Activités expressives comme le dessin, la peinture, les jeux
de rôles
Amener l'enfant à verbaliser.
- Valorisation de l'enfant. Reconnaissance affective.
- Activité de décharge comme déchirer, construire
et détruire
- Dialogue avec les parents. Sensibilisation par exemple sur la violence
domestique et sa reproduction.
- Poser des interdits constants et les expliquer. Il est important
que l'enfant comprenne pourquoi on peut faire chose et pourquoi on ne
peut pas faire telle autre chose.
- Eviter des frustrations trop brusques à l'enfant. Par exemple,
si l'enfant joue et que l'adulte l'interrompt brutalement, l'enfant
risque de répondre par une crise de colère. Pour éviter
cela il suffit de prévenir l'enfant un peu avant : "tu vas
bientôt devoir arrêter de jouer car on va devoir manger".
- Il faut aussi montrer à l'enfant qu'il existe un autre mode
de relation à l'autre. Il n'y a pas que la violence et l'agressivité
pour communiquer avec les autres, il existe aussi la douceur et la compréhension.
"Tu n'as pas besoin d'être méchant pour que je fasse
attention à toi".
NB: L'intervention dépendra aussi beaucoup de la cause de l'agressivité
de l'enfant.
2. L'HYPERACTIVITE (peu fréquente
à Madagascar)  |
Nous aimerions que les enfants ne pleurent pas pour un rien, qu'ils ne
se mettent pas en colère, qu'ils nous obéissent dès
qu'on leur demande quelque chose, qu'ils soient sages, qu'ils ne courent
pas en hurlant, qu'ils mangent proprement, qu'il boivent sans renverser
leur verre et faire des expériences
Nous aimerions que les
enfants ne soient pas des enfants
Seulement, ce sont des enfants
Ils ont besoin de jouer, crier, courir, sauter, faire des expériences,
d'être bruyants
La plupart des adultes aiment le calme, l'ordre,
les paroles mesurées
La plupart des enfants sont à
l'aise dans le désordre, adore le bruit et en faire
Ces comportements chez les enfants sont normaux et pas inquiétant
Ils explorent, ils apprennent.
L'hyperactivité est par contre un trouble. Ce sont en général
des enfants que l'on qualifie de turbulents , qui n'arrêtent pas
de bouger. Les enfants hyperactifs sont incapables de se concentrer sur
une activité. L'enfant est incapable d'avoir une activité
continue. L'enfant plus tard peut avoir des difficultés d'intégration
scolaire.
Causes :
- Trop de protection de la part des parents, trop d'invasion. L'enfant
ne peut quasiment rien faire de sa propre initiative, tout lui est interdit.
Les parents font tout à la place de l'enfant. Il va alors une
forte quantité d'énergie qu'il ne peut exprimer et qui
va se transformer en hyperactivité ne pouvant plus contenir toute
cette énergie.
- Absence de limites de la part des parents, parents trop tolérants
voir abandon des parents. L'enfant n'a pas de limites. L'enfant n'est
pas structuré. Il n'arrive pas à se concentrer sur une
activité, à la structurer
Il ne pourra pas construire
de but et de fin à son activité.
- Troubles affectifs (enfant non désiré ou que les parents
ont des difficultés à accepter). C'est une façon
pour l'enfant de prouver son existence. Si personne ne se préoccupe
d'écouter les besoins de l'enfant, son agitation peut devenir
violence.
- Dépression (l'enfant ressent un énorme vide intérieur,
de la peur et de l'anxiété qu'il comble en bougeant énormément).
- Neurologiques
Interventions
- Activités dans un environnement où il y a peu de stimulations
- Jeu impliquant des règles.
- Activité de décharge motrice.
- Technique de relaxation.
- Dialogue avec les parents.
-
3. LA TIMIDITE  |
La timidité chez l'enfant est quelque chose de normal. Dans une
certaine limite. Elle commence à apparaître vers 8 mois,
quand l'enfant commence à se sentir séparé de sa
maman. Il prend de plus conscience de son environnement. Il a peur des
étrangers.
Qu'est ce que la peur ? Comment intervenir ?
La peur est une émotion normale et saine. Elle nous informe sur
la présence d'un danger, elle mobilise le corps pour y faire face.
Elle nous apprend à nous préparer devant l'inconnu. Elle
est naturelle.
Les peurs que l'enfant vit sont les suivantes : peur de tomber, des bruits
forts, de la séparation, des visages inconnus, du noir, des animaux,
des pamosavy, du bain
Peur du changement, peur de la mort,
de ce qu'on ne connaît pas.
L'enfant qui a peur n'a ni tort ni raison il a simplement plusieurs raisons
d'avoir peur.
Comment réagir face à un enfant qui a peur ?
- Forcer à affronter est inutile et renforce en général
les peurs. Quand la décision d'affronter la peur vient de l'adulte,
l'enfant le fait pas dépendance et non par choix. Il ne mobilise
pas ses ressources en lui. Etre dépendant augmente la peur. Bien
souvent les parents ne supportent pas que leurs enfants ne soient pas
à a hauteur de leur espérance et en deviennent agressifs
envers leur enfant. Tu n'es pas capable.. C'est un peu comme si les
parents n'étaient pas capables.
- Aider quelqu'un à dépasser ses peurs nécessite
du temps. Le temps que la peur laisse place au désir. Quand l'enfant
a peur, pensez à ce qui pourrait lui faire envie. Pourquoi ne
pas laisser le temps aux enfants d'apprivoiser leurs peurs ? Donner
à l'enfant les moyens de faire face à ses peurs à
son propre rythme.
- Sécuriser, aider l'enfant à verbaliser et à
exprimer sa peur. "Je comprends que tu aies peur". Avant d'aller
sur le toboggan, une petite fille pleure, sa maman insiste lourdement.
Une animatrice intervient : "elle a le droit d'avoir peur. Il fait
beaucoup de bruit ce chien". Ne cherchez à guérir
l'enfant de sa peur, ni à résoudre son problème
à sa place. Accompagnez-le dans ce qui lui fait peur. Et ensuite
aidez le à trouver ses solutions en lui même. "Et
si tu voyais un Pamosavy, qu'est ce que tu lui ferais?"
Entre autre, la peur d'être jugé, blessé, humilié,
rejeté, ignoré, la peur de l'échec, la peur d'un rejet
qui nous dise que nous n'avons pas notre place parmi les autres, la peur
de l'autre, la peur de mourir sont toutes des souffrances qui prennent racines
dans la petite enfance et qui nous empêchent à l'âge
adulte d'être nous-mêmes, de nous monter tels que nous sommes
et d'être en relation juste avec les autres. Les peurs excessives
peuvent conduire l'enfant à une extrême timidité.
La timidité peut, si elle est excessive, être pathologique
en réponse à un environnement défavorable.
D'après vous, d'où peut provenir la timidité
de l'enfant ?
Causes :
- Toujours liée à un sentiment d'infériorité
- Négligence. On s'occupe peu ou pas de lui. L'enfant a donc
l'impression qu'il n'est pas important, qu'il n'a pas de place (pas
le droit d'exister, pas le droit à la parole).
- Dépression
- Manque de dialogue dans la famille.
- Education trop rigide.
- Quand je ne peux pas exprimer ce dont j'ai besoin, ce dont j'ai envie,
ce que je suis à peu d'importance, a peu de valeur. Je tais ma
colère à l'intérieur de moi. Je ne me défends
pas. Je suis inférieur à l'autre
Je ne me sens pas
à l'aise car je n'ai pas confiance en moi.
- Violence domestique. "Ca me fait mal et j'ai peur d'avoir mal".
Peur continuelle des réactions d'autrui.
- Manque de confiance, manque de valorisation. Peur des jugements d'autrui.
Si l'enfant n'ose pas répondre à l'humiliation d'un adulte
qui le blesse, le ridiculise, il reste dévalorisé, humilié,
ridiculisé et peut garder cette blessure très longtemps.
Comme obliger un enfant à faire quelque chose dont il a très
peur.
- Pauvreté économique (sentiment d'infériorité,
honte).
-
L'enfant montre un complexe d'infériorité, une peur d'être
puni, une peur de l'échec, tristesse,
L'enfant est renfermé.
Il est important de garder à l'esprit que si l'on a peur du jugement
d'autrui, c'est essentiellement parce que l'on donne une certaine valeur
à cette ou ces personnes, il est rare d'être timide en face
d'une personne à laquelle on est totalement indifférent
voir égal.
Interventions
- Valoriser l'enfant (sécuriser par le toucher; donner des responsabilités
à l'enfant...). Lui montrer que son travail et ses idées
sont aussi intéressantes qu'autrui.
- Le rassurer.
- Activités plus individuelles pour que l'enfant développe
sa confiance en lui. Activité d'expression
- Mettre en place des groupes ou le sujet abordé fait partie
de ses domaines préférés et où il a des
compétences fortement acquises (le mettre au départ dans
un groupe où l'on sait qu'il a un savoir supérieur aux
autres).
- Activités de groupe sécurisantes. On n'impose pas à
un enfant extrêmement timide de venir parler devant un groupe,
d'aller au tableau.
- Dialogue avec les parents, sensibilisation des parents
- Relaxation.
- Activités où l'on aide l'enfant à exprimer ses
émotions.
-
.
4. LES TROUBLES DE L'ALIMENTATION.
 |
Ils surviennent souvent entre 5 à 8 mois. Ils ne sont pas inquiétant
s'ils surviennent au moment du sevrage. Ils peuvent être d'origine
organique comme une bronchite, des diarrhées... S'il n'y a pas
de cause organique, ce refus est très souvent lié à
un environnement défavorable comme des conflits familiaux, un rejet
affectif, des problèmes affectifs.
Le refus de s'alimenter survient généralement de manière
sélective lorsque s'est la mère qui nourrit son enfant.
Les problèmes d'alimentation peuvent être liés à
de la dépression. Parfois l'anorexie précoce est une manifestation
de maladies mentales comme la psychose.
Les vomissements. Jusqu'à l'âge de 6 ans, les nausées
et les vomissements d'origine psychique sont très fréquents.
Le type même du vomissement anxieux étant celui qui précède
le départ à l'école. Le vomissement souligne souvent
une forte angoisse chez l'enfant d'aller à l'école. Aider
à l'enfant à verbaliser ses peurs.
Les aberrations alimentaires. Certains enfants portent à
la bouche n'importe quel objet, papier, cailloux, caca
Ce phénomène
se produit en général chez des enfants âgés
de 4 à 9 mois et diminuent vers la fin de la première année.
Ceci fait partie de l'exploration et c'est un phénomène
tout à fait normal. Par contre on peut trouver chez des enfants
plus âgés (cas très rare), des enfants qui mangent
des substances non alimentaires : savon, sable,
.Cette maladie est
appelée le pica. Il s'agit alors d'une perturbation grave dans
la relation mère-enfant (mère abandonnique), en particulier
dans le cas de la coprophagie (manger son caca).
5. LES TROUBLES DU SOMMEIL  |
La période de 18 mois à 6 ans est celle où les troubles
du sommeil sont les plus fréquents, car c'est une période
d'intense activité psychique (l'enfant doit intégrer beaucoup
d'informations). L'enfant est confronté à des conflits internes
(différence qui existe entre ce qu'il pense, ses désirs
et la réalité du monde environnent) qui peuvent s'exprimer
par différents troubles dont les troubles du sommeil. Les troubles
du sommeil vont devenir rares vers l'âge de 7 ans, si après
cet âge ils persistent, cela peut être le signe d'une souffrance
psychique importante.
Trois types d'insomnies :
- Insomnie d'endormissement. L'enfant n'arrive pas à s'endormir
et s'oppose au coucher.
- Insomnie anxieuse. Il peut y avoir au cours de la nuit répétition
de terreurs nocturnes ou de rêves d'angoisse ou d'éveil
anxieux
.
- Insomnie joyeuse. L'enfant est réveillé pendant plusieurs
heures durant pendant la nuit. Il n'y a pas d'anxiété,
l'enfant joue, chante, rit, souvent il se lève de son lit, sort
ses jouets, va boire, manger,
S'endormir est une expérience éprouvante pour l'enfant,
car s'endormir c'est se séparer, c'est être dans le noir,
c'est être livré à aux monstres, aux pamosavy,
C'est
quitter le monde extérieur et se retrouver seul. L'enfant a donc
besoin pour s'abandonner au sommeil, de créer un espace sécurisant.
Il peut également avoir peur d'être abandonné.
On peut également observer :
L'opposition au coucher.
C'est une conduite qui s'observe essentiellement à l'âge
de 2-3 ans. L'enfant refuse d'aller au lit alors qu'il tombe de sommeil.
Il fait des colères, il se relève. Seule l'attitude patiente
calme et ferme des parents viendra à bout de cette conduite. L'excès
d'autorité ou d'hésitation entraîne à l'inverse
la persistance de cette conduite.
Les rituels du coucher.
Il s'observe à partir de l'âge de 2 ans pour disparaître
le plus souvent vers 4-6 ans. L'enfant va demander à ce qu'on lui
lise une histoire, toujours la même, puis il va se relever, disposer
ses affaires d'une certaine façon, prendre un objet familier, exiger
que sa mère revienne, puis se relever pour aller boire
Ces
comportements se répètent de la même façon
chaque soir. Il cherche à vérifier que tout soit en ordre
dans son environnement, ce qui le rassure. Ceci va lui permettre de s'endormir
en sachant qu'il retrouvera le même environnement le lendemain matin.
C'est comme si l'enfant se disait : "Si le coucher se passe ce soir
comme hier, alors comme hier j'ai bien dormi, je dormirai bien aujourd'hui".
La phobie du sommeil.
Ces conduites surviennent généralement entre 4 et 6 ans.
L'enfant a alors des symptômes phobiques au moment du coucher :
besoin d'un parent près de lui, peur du noir, exigence d'une lampe
allumée, portes ouvertes
L'enfant peut aussi demander à
l'un des parents de rester auprès de lui jusqu'à ce qu'il
s'endorme
Causes :
- L'hypersomnie de l'enfant peut être dû à un retard
mental (= handicap mental, déficience mentale).
- Les troubles de l'alimentation comme l'anorexie précoce du
nourrisson associé à des troubles du sommeil comme l'insomnie
d'un nourrisson calme et silencieux, peut être le témoin
d'une carence affective grave et troubles grave de l'interaction mère-enfant.
Ils peuvent alors être liés à une dépression
sous jacente. Egalement d'une maladie mentale.
- Rechercher si dans l'entourage, il n'y aurait pas une personne anxieuse.
Eviter le contact avec la personne anxieuse.
- Rechercher s'il n'y a pas des disputes conjugales quand l'enfant
dort.
- Pour s'endormir, il faut se sentir en sécurité (c'est
pour cette raison que les enfants ont besoin d'un contact plus intime
avant de s'endormir (bisous, histoires,
). Problème d'insécurité.
Peur du noir (insécurité). Besoin de lumière.
- Manque d'activités physiques. Il faut être fatigué
pour s'endormir.
- Sur-stimulation du milieu. Si on stimule trop l'enfant avant de le
mettre au lit, il sera dans un état d'agitation physique, il
sera excité ce qui n'est pas propice à l'endormissement.
-
Interventions :
- Donner un objet à l'enfant qui le sécurise souvent
un objet qu'il a fortement investi affectivement.
- Lui raconter une histoire (pas une histoire qui fait peur).
- Allumer la lumière.
- Raconter ou dessiner les monstres de la nuit.
- Rester un certain temps avec l'enfant pour le rassurer.
- Respecter les rituels d'endormissement.
-
.
Les cauchemars.
Il arrive que des souvenirs très anciens remontent dans les rêves.
Les cauchemars sont des émotions que l'enfant n'a pas pu exprimer
(la peur, la colère
) et qui attendaient un prétexte
pour pouvoir resurgir dans le rêve et pour se faire entendre.
Chercher ce qui se passe dans le quotidien de l'enfant à l'heure
actuelle mais aussi dans le passé. Si le cauchemar se répète,
rechercher dans le passé lointain de l'enfant.
Ex : l'enfant a t-il eu peur dans la journée ou avant? Aurait-il
des motifs de colère? Les parents se sont-ils disputés?
Y a t-il un secret de famille qu'on n'a pas voulu lui dire? Un des parents
est absent? A -t il vécu des pertes, frustrations, injustices
?
Outre la verbalisation, le dessin peut être un bon moyen pour s'exprimer.
En plus, dans son dessin, l'enfant ose regarder son cauchemar (ce qui
lui permet de se rassurer) et l'enfant a un pouvoir sur lui. L'enfant
ici combat son sentiment d'impuissance.
Qu'est ce que tu ferais si u voyais un pamosavy ? Je le tuerais,
je lui couperais le ventre
.
6. LES TROUBLES DU CONTROLE SPHINCTERIEN.  |
La propreté est acquise pour l'enfant entre un an et demi et trois
ans. Il existe des différences entre la fille et le garçon,
la fille étant propre plus rapidement que le garçon. Il
existe 2 troubles essentiels de la propreté : l'énurésie
et l'encoprésie.
Pourquoi, d'après vous les enfants font pipi au lit après
l'acquisition de la propreté?
Causes
Il faut éliminer les facteurs organiques. Les traumatismes affectifs
et les perturbations émotionnelles jouent certainement un rôle
important. L'enfant est souvent très gêné de faire
encore pipi au lit à un âge où l'on est grand. C'est
très culpabilisant pour lui. Certaines attitudes parentales peuvent
perturber l'acquisition de la propreté comme l'indifférence,
les attitudes sévères, rigides et répressives.
Le fait de faire pipi au lit peut traduire chez l'enfant :
- une agressivité et une opposition à sa maman.
- une conduite pour obtenir plus de soins maternels. Dans ces cas là,
le fait de faire pipi au lit survient le plus souvent dans un climat de
frustrations affectives , de carences affectives ou de conflit entre les
parents ou d'une séparation, d'un divorce, à la suite de
la naissance d'un petit frère, d'un placement de l'enfant,...
Intervention
Il est indispensable d'apprendre la propreté dans un climat affectif
et de récompense et non dans un climat de répression et
de punition (c'est bien, je vois que maintenant tu fais comme les grands).
Les parents doivent avoir une attitude déculpabilisante et encourageante.
Il peuvent aider l'enfant à se retenir, utiliser un calendrier
Il vaut mieux ne pas donner trop à boire le soir.
L'apprentissage de la propreté
Le contrôle ne peut se faire que si l'enfant est prêt à
le faire et c'est mieux si le moment est librement choisi. L'enfant devient
discipliné par nécessité, par désir de faire
comme l'adulte (il faut que les parents montrent l'exemple), par désir
de grandir. Il est nécessaire que l'adulte lui explique la propreté
et lui donne l'occasion d'être propre (mettre l'enfant au toilette
après les repas avant et après la nuit).
Pour cela, il faut qu'il puisse agir volontairement sur certains muscles
ceux de l'anus et de l'urètre et qu'il puisse ressentir. On dit
que l'enfant est neurologiquement prêt à se contrôler
quand il est capable de monter un escalier debout, seul, en alternant
ses deux pieds (entre 20 et 30 mois). L'éducation et le climat
affectif sont déterminant pour l'apprentissage de la propreté.
Par l'acquisition de la propreté, l'enfant apprend à sentir
le besoin, à se retenir, à se soulager. L'enfant apprend
à disposer de son corps. Il dit "non" quand il se retient
et il dit "oui " quand il fait ses besoins. Il apprend que son
corps lui appartient et qu'il peut se maîtriser. Il prend conscience
de lui comme un individu séparé.
7. REGRESSIONS PSYCHOMOYRICES CHEZ L'ENFANT  |
On entend par régression psychomotrice le retour à des
comportements enfantins qui normalement n'existent plus comme : retéter,
parler comme un bébé, remarcher à quatre pattes,
faire pipi dans sa culotte, se balancer...
Les régressions psychomotrices peuvent provenir de plusieurs choses.
Il se peut que l'enfant ait un problème grave de santé (méningite,
affection neurologique, vers
).
L'enfant a besoin de soutien affectif pour avoir envie de grandir, de
se développer et de devenir adulte. Au cours de son développement,
l'enfant fait régulièrement des régressions afin
d'être re-rassurer, et de re-puiser l'énergie nécessaire
pour mieux grandir. La régression chez l'enfant est liée
à un moment où l'enfant a besoin d'être à nouveau
petit pour qu'on le réassure affectivement, que l'on s'occupe de
lui comme un petit. Il faut donc se demander pourquoi l'enfant exprime
ce besoin pour pouvoir l'aider. Ces régressions ne sont pas
inquiétantes.
Des difficultés relationnelles et affectives, un choc ou un traumatisme,
l'arrivée d'un petit frère
peuvent être la cause
d'une régression.
Si l'enfant retourne à un stade antérieur, c'est qu'il souhaite
en avoir un bénéfice.
Si la régression dure, elle peut avoir de graves conséquences
pour le développement ultérieur de l'enfant. C'est pour
ça qu'il est important d'être attentif aux régressions
de l'enfant et essayer de l'aider.
a) Les carences affectives
L'enfant présentant des carences affectives peut régresser.
L'enfant, ne recevant pas la valorisation indispensable à sa
croissance, n'aura pas de désir de grandir. Cette régression
ou cette absence de développement peut déboucher sur un
handicap si on n'y prête pas attention.
Les privations massives ou prolongées peuvent entraîner en
plus d'une régression psychomotrice une passivité générale,
des balancements répétés et identiques de la tête
et du corps et parfois un retard mental. Egalement des troubles de l'alimentation
comme un refus de s'alimenter ainsi que des troubles du sommeil comme
de l'insomnie. Le nourrisson est souvent qualifié de calme et silencieux.
Une carence affective majeure et prolongée peut provoquer chez
l'enfant un autisme secondaire.
Intervention :
Il s'agit donc de nouer avec la maman un dialogue, de creuser son désir
d'enfant, ce qu'elle vit intimement dans sa relation avec lui.
Par exemple, l'enfant peut-être le responsable inconscient pour
la maman de la perte de leur mari (un mari qui n'éprouve plus de
désir pour sa femme après la naissance, un mari qui est
parti pendant la grossesse ou après l'accouchement
).
- Il s'agit également de pousser la maman à verbaliser
à son enfant ce qu'elle éprouve pour lui, la place qu'il
occupe pour elle, pour sa famille, son enfant idéal.
- Expliquer à l'enfant son histoire. Mettre des mots sur ce
que sens l'enfant, sur ce qu'il vit.
- Offrir à l'enfant de la stabilité et de la consistance
affective (activité de maternage).
- Valoriser l'enfant et la maman.
La carence affective se traduit bien souvent par de la dépression.
Elle peut aussi se traduire par de l'hyperactivité.
b) Dépression
Pourquoi est-on triste, à quoi ça sert la tristesse
? Comment réagir ?
On est triste quand on perd, on arrive pas à faire quelque chose,
ou que la réalité extérieure est différente
de nos souhaits
.
La tristesse est l'émotion qui accompagne la perte. Pleurer permet
d'expulser les toxines secrétées par la peine. Les larmes
sont utiles pour ne pas garder la tristesse au fond de soi. Une tristesse
qui ne peut être exprimée va rester bloquer des années.
- Accueillir l'émotion.
On pense souvent que de dire à un enfant d'arrêter de pleurer
va enlever sa douleur comme par un processus magique. Or pleurer permet
de réparer l'organisme après une perte. Ca fait du bien
de pleurer dans les bras de quelqu'un qui sait écouter les larmes
sans les stopper, sans juger.
Un enfant qui doit taire ses larmes enferme en lui sa douleur. Toute
son énergie se concentre pour mettre du sens à cette douleur
et pour la gérer. Et toute cette énergie n'est plus disponible
pour apprendre, jouer ou établir des relations avec les autres.
Tôt ou tard, il exprimera sa douleur par un symptôme. Pour
éviter que des troubles apparaissent chez l'enfant, il est nécessaire
que l'adulte l'aider à mettre des mots sur ce qu'il vit.
Une tristesse qui ne peut être exprimée va rester bloquer
des années. Quand l'émotion n'est pas entendue, l'enfant
peut s'enfermer dans la dépression.
- Consoler.
- Et ensuite parler : "Qu'est ce qui te rends triste ?"
"Je comprends que tu sois triste
C'est dur de perdre
"
La dépression est bien différente d'une tristesse passagère.
C'est une atmosphère qui s'installe pendant des semaines, des mois
voire des années. La dépression indique un problème
insoluble pour l'enfant, une profonde détresse qui n'est pas entendue.
Un enfant dépressif est un enfant qui souffre.
Les causes de la dépression :
- Des carences affectives. Enfant non désiré. Manque
d'assurance affective. Décès d'un parent. Séparation
brutale. Abandon.
- Manque d'une qualité de présence de la part de ces
parents. Négligence des parents.
- Une enfant qu'on dévalorise, qu'on humilie, qu'on ne laisse
pas s'exprimer
- De la violence domestique subie ou s'il est témoin de violences.
Des parents qui ne s'aiment pas ou qui ne se respectent pas. Des conflits
conjugaux.
- Un secret de famille qui n'est pas dévoilé à
l'enfant.
- Un parent est dépressif. L'enfant porte la tristesse des parents.
- Abus sexuel.
-
Les signes que peut montrer un enfant dépressif sont :
- grande tristesse. L'enfant ne rit pas, ne sourit pas. Il pleure souvent.
- Des difficultés à jouer ou une absence de jeu.
- Peu d'intérêt pour l'environnement.
- De la peur, de l'anxiété,
- de l'hyperactivité,
- de la passivité extrême, ne s'intéresse à
rien et s'ennuie
- de l'agitation,
- des troubles du sommeil pour échapper à la réalité,
- de troubles de l'appétit,
- de l'énurésie,
- des balancements,
- des difficultés scolaires,
- un manque d'assurance, timidité,
- quand un enfant est trop sage à l'école ou trop brillant.
Personne ne s'en inquiète et c'est pourtant une des expressions
de la dépression. Un enfant c'est vivant et s'il est trop sage,
c'est qu'il s'interdit quelque chose.
-
Interventions
Il faut intervenir rapidement.
Essayer de comprendre ce qui rend triste l'enfant et agir en conséquence.
c) Décès de la maman
Un nourrisson ayant perdu sa maman peut montrer des signes de dépression
car il perd le lien qui l'humanisait, cette relation unique. Très
souvent, si c'est la famille qui s'occupe de l'enfant alors que la maman
est morte peu après l'accouchement, la famille fait porter à
l'enfant la responsabilité du décès. Bien sûr,
cette personne ne lui dit pas. Mais sa façon d'être avec
l'enfant, de le considérer, de le regarder, les propos attristés
autour de son berceau créent un climat dépressif que le
nouveau-né ressent.
Les enfants ne vont acquérir l'idée de la non-réversibilité
de la mort que vers 9 ans (sauf s'ils ont une maladie grave). C'est pour
ça qu'un enfant peut demander à sa grand-mère : "Dis,
quand est-ce que tu seras morte?".
Les étapes du deuil :
- Le déni, le refus de voir.
- La colère contre l'inacceptable.
- La tristesse (+nostalgie et besoin de raconter ce qu'il vivait avec
l'autre)
- L'acceptation.
La nostalgie est importante. Il ne s'agit pas de se faire mal mais d'intégrer
la réalité de la perte, de se réparer, reconstruire
sa totalité après avoir perdu un morceau de soi. Toute
perte est une perte d'un bout de soi. Cette plongée dans le passé
est douloureuse. Il est important de pleurer chaque souvenir pour l'intégrer
en soi.
Intervention :
- Activité de maternage, prolonger l'enveloppe maternelle :
enveloppement, bercements, caresses, regard, douceur, massages.
- Valoriser l'enfant.
- Trouver un substitut maternel.
- Donner du linge qui porte l'odeur de sa maman.
- Verbaliser le deuil au nourrisson, à l'enfant.
- Son père s'est suicidé ? Sa mère est décédée
dans un accident de voiture ? Il est important qu'il le sache. Parlez-lui
de ce qui s'est passé en restant attentif aux images que l'enfant
peut se faire dans sa tête. Ecoutez-le, posez-lui des questions
sur ce qu'il imagine. Permettez-lui de parler du deuil plusieurs fois,
d'exprimer son vécu, ce qu'il imagine, de poser toutes les questions
qui lui passent par la tête. Expliquer ce qu'il s'est passé
car les enfants se sentent facilement responsables de tout ce qui arrive
à leur entourage. Expliquez-lui qu'il n'y est pour rien, qu'il
a le droit de ressentir de la colère ou de la tristesse. L'enfant
a par exemple le droit de sentir en colère contre ce père
qui a décidé de partir et qui l'a donc abandonné.
Quelles que soient les raisons du départ, l'enfant se sent abandonné
par celui qu'il aimait et dont il avait besoin. Il est fondamental qu'il
sente et puisse exprimer sa colère.
-
d) L'arrivée d'un petit frère
Que se passe t-il pour un enfant lorsqu'il doit accueillir un petit
frère ?
Comment peut-on l'aider ?
Film : L'enfant qui ne voulait pas grandir. Bébé
est une personne. (S11 ; 35 min11)
La maman est souvent très occupée par ce nouveau venue
et délaisse parfois les autres enfants. L'enfant se sent exclu,
abandonné par sa maman. Il avait, avant l'arrivée de son
petit frère, une place toute particulière, toute privilégiée.
Il était l'unique. Les enfants qui ont un petit frère, ont
besoin d'être rassuré sur l'amour que leur porte leur maman.
Avec l'arrivée d'un petit frère, un enfant peut complètement
régresser c'est à dire repasser par des stades de développement
ultérieurs afin de retrouver cet état de fusion avec sa
maman où elle lui donnait toute son attention. On peut voir des
enfants qui marchaient et parlaient, et qui, depuis l'arrivée du
petit frère ne marche plus et ne parle plus. Ou des enfants qui
ne faisaient plus pipi au lit et qui soudainement refont pipi au lit.
Tous ces comportements visent à obtenir davantage de soins maternels.
Si les parents n'interviennent pas, il se peut que cet état persiste
très longtemps.
L'arrivée d'un petit frère peut générer, chez
ceux qui étaient là avant lui, des sentiments de rejets
très forts voir de l'agressivité. C'est un comportement
naturel et sain que l'enfant doit dépasser avec l'aide de ses parents.
Si ces parents valorisent le fait qu'il aide et participe aux soins du
nouvel arrivant, l'enfant aura très vite fait de prendre cette
place afin de briller de nouveau aux yeux de ces parents. L'enfant a besoin
que sa maman le rassure en lui disant qu'il ne perdra pas sa place, parlant
ainsi qu'en lui montrant des signes de tendresses.
L'enfant, petit à petit, acceptera ce nouvel arrivant
La jalousie entre aîné et cadet est presque inévitable.
C'est vers seize ou dix huit mois que l'on rencontrera le plus de problèmes
puisque l'enfant est en fusion très étroite avec sa mère.
C'est l'âge où l'enfant pense posséder complètement
sa mère.
On peut dire que :
- La jalousie sera la plus forte si la différence d'âge se
situe entre 16 mois et 4 ans.
- Si les enfants ont une différence d'âge inférieure
à un an, on trouvera plus souvent des attitudes de compagnonnage.
- Si les différences sont supérieures à quatre ans,
les jalousies seront moindres, l'aîné ayant atteint une certaine
forme d'indépendance.
Interventions
- Expliquer l'arrivée du nouvel enfant.
- Ne pas changer le comportement et le soin que l'on donnait à
l'aîné.
- Comprendre les comportements agressifs de l'aîné envers
le cadet et le mettre en mot (ne pas le gronder).
- Lui donner une place au sein de la nouvelle famille.
Kanto s'occupe très bien de sa petite sur.
Elle n'a jamais de mouvement de colère vis à vis d'elle.
En fait, elle se défend d'une jalousie qu'elle perçoit comme
interdite. Elle se montre ultra gentille pour ne pas montrer " sa
méchanceté " . La gentillesse empêche le contact
avec sa colère, et restaure une image d'une bonne petite fille.
(on appelle ce mécanisme la "formation
réactionnelle")
Donnez à l'enfant la permission d'être jaloux et en colère.
Dites-lui combien ces sentiments sont naturels et normaux.

Bibliographie 
Pour la préparation de ces 6 modules de formation, Alexandra Lesaffre
s'est appuyée sur les ouvrages suivants:
- Au cur des émotions de l'enfant. Isabelle Filliozat.
+++
- Vies de familles. Un autre regard sur l'exclusion. T. Potekov
& Dr Maurice Titran. +++
- Les étapes majeures de l'enfance de Françoise Dolto
++
- Développement psychomoteur de l'enfant de R.S Illingworth
- La gymnastique des neurones. Le cerveau et l'apprentissage. Dr
Carla Hannaford.+
- Le bébé est une personne. B.Martino ++
- L'éveil de votre enfant. Chantal Truchis Leneveu +
- Connaissance de l'Enfant : éducation et pédagogie, Rose Vincent +
- Un merveilleux malheur. Boris Cyrulnik, Editions Odile Jacob
Poche ++ (sur la résilience).
- Le vilain petit canard. Boris Cyrulnik Editions Odile Jacob (sur
la résilience)
- Les nourritures affectives. Boris Cyrulnik, Editions Odile Jacob
- Pour une naissance sans violence, Frédéric Leboyer
+
Vidéos
- Le bébé est une personne. B. Martino, TF1 +++
- Plus que du jeu- Indépendamment
tout seul- Se mouvoir en toute liberté EMMI PIKLER - LOCZY.
(Produit par Pikler-Loczy
Association for Infancy, Emmi Pikler Institute, Budapest, Hongrie). Pour
se procurer la vidéo se renseigner auprès de
l'ASSOCIATION PIKLER LOCZY DE FRANCE, Site internet : www.pikler.fr
- Autour de la naissance. Frédérick Leboyer.
Autres
lectures & liens internet
conseillés par Anne Carpentier 
- La psychologie
de l'enfant Olivier Houdé, Que Sais-je? n°369 PUF 2008
Voir aussi l'article
de Sciences Humaines paru à l'occasion de cette réédition
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=14714
- L'enfant
tonique et sa mère Suzanne
Robert-Ouvray, Desclée de Brouwer 2007, coll.DDB Psy
Voir aussi plusieurs
articles
très intéressants, sur le rôle de la motricité
dans la construction du psychisme, sur les conséquence de
la violence sur l'enfant, sur l'échec scolaire... http://s.robertouvray.free.fr/
Conseillé par Alexandra David
Te laisse
pas faire ! les abus sexuels expliqués aux enfants, Jocelyne
Robert, les éditions de l'Homme, 2000
Rencontrer,
traverser, dépasser la violence
(Le processus de la violence) à la disposition des
membres de Pratiques sur demande
Aspects psychologiques
(normaux et pathologiques) de l’alimentation et du sommeil chez
le nourrisson http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=1096554785848&LANGUE=0
Relation
mère-enfant & troubles de l'apprentissage Installation
précoce de la relation mère-enfant & troubles de l'apprentissage,
cours pédopsy CHU Angers http://www.med.univ-angers.fr/discipline/pedopsy/cours-fichiers/Installation%20relation%20mere%20enfant.pdf
Développement
affectif du nourrisson Modules de formation - Centre Hospitalier
Universitaire de Rouen http://www.univ-rouen.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=1096554716128&LANGUE=0
Relations
mère-enfant Modules de formation - Centre Hospitalier Universitaire
de Rouen http://www.chu-rouen.fr/ssf/psy/relationsmereenfant.html
- Le développement
affectif et intellectuel de l'enfant, Compléments sur
l'émergence du langage Sous
la direction de Bernard Golse, Masson, Collection Médecine
et Psychothérapie
Elsevier Masson 4me édition 2008
Le site d'Alice
Miller (psychologue, psychothérapeute, auteur de "C'est
pour ton bien", "la souffrance muette de l'enfant",
"l'avenir du drame de l'enfant doué...) sur l'abus et
la maltraitance de l'enfant, en français, anglais et allemand.
http://www.alice-miller.com/index_fr.php |

Alexandra Lesaffre, ergothérapeute, fut
responsable du programme Petite Enfance à Antananarivo, Madagascar
jusqu'à mi-2006 (programme démarré par Coopé
Sud et repris par Inter Aide depuis janvier 2002).
Modules
de formation : sommaire
module de formation 5
Annexe
: fiche d'observation et de suivi de la relation mère / enfant
lors des ateliers d'éveil
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