Par Paul Lesaffre, avril 2013
Le projet de faire des prêts productifs est venu des programmes indiens, après plusieurs années d’intervention : l’idée était d’abord que dans ce pays où beaucoup de services existaient, l’un des meilleurs que l’on puisse rendre aux familles démunies était en fin de compte de les aider à accroître leur revenu, et par là, d’augmenter leurs capacités à se payer ces services ; donc trouver le meilleur moyen de contribuer à l’augmentation des revenus, notamment en favorisant la création d’emplois, ou en facilitant l’accès des plus démunis aux emplois existants. Après quelques expériences de formation professionnelle (réussies et qu’on a poursuivies par la suite) et la réalisation de plusieurs « cottage-industries » (notamment à Madurai avec de bons résultats, mais un coût par bénéficiaire relativement élevé), il est apparu que ces actions étaient bénéfiques, certes, mais qu’il serait plus efficace et moins coûteux, notamment dans les grandes villes, de soutenir le développement d’activités productives informelles par des prêts.
On rejoint ici l’idée générale selon laquelle les quartiers précaires des grandes villes des pays en développement, quartiers qu’on appelle des « bidonvilles », ne sont pas de simples trous dans lesquels les familles tomberaient par malheur (…). Le plus souvent les familles sont venues chercher des possibilités de développement dans ces sites proches des grandes villes, où les opportunités sont nombreuses.